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La nouvelle , un genre à re-découvrir !

Il en est de ce billet comme d'une mise en bouche avant un délicieux repas. Les saveurs émoustillent vos papilles avant que de goûter le plat que vous avez choisi ( ou cuisiné).

Alors, laissons la plume à Sophie qui nous a concocté une jolie mise en bouche afin de nous mettre en appétit pour la table ronde consacrée à la nouvelle, mardi 18 mai à 19h en direct sur facebook.com/bibliothequesdenancy

Dans le rôle des convives, Sophie, Nicolas Mathieu et Benoît Fourchard. Sarah Polacci sera le maître d'hôtel.



Ambrose Bierce, dont les récits courts sont un régal, aimait à dire qu’un roman n’était pas autre chose qu’une nouvelle considérablement rembourrée. Derrière ce trait d’humour se cache, cependant, une évidence : mieux vaut une nouvelle courte qu’un texte inutilement long, établi au mépris des huit règles que l’on pourrait ériger sans trop se risquer à dire des âneries :


LES RÈGLES D’OR DE LA NOUVELLE


1.Une idée, et une seule, doit guider la nouvelle.

2. Être soi-même ou écrire avec sincérité sans chercher à biaiser, chasser la digression.

3. L’approximation est proscrite. La flèche doit être préparée avec soin : le bois, le lien et la pointe, seront choisis en fonction de la cible, de la distance à parcourir et de la force du vent.

4. Plutôt que de se perdre dans des descriptions inutiles, l’art de la suggestion prime.

5. Dès la première ligne, la première phrase, vous devez emporter l’autre, conduire votre lecteur sans jamais lui lâcher la main.

6. Votre pire ennemi ? L’ennui de celui et de celle qui vous lit. A commencer par vous-même.

7. Provoquez, surprenez, choquez, emportez tout sur le passage de vos dernières lignes.

8. Laissez la possibilité au lecteur de remplir les vides en n’appuyant pas votre fin d’un trait empesé, pompeux ou moralisateur, repartez plutôt d’un pas léger.


Une nouvelle, c’est un voyage plus rapide pour aller d’un endroit à un autre. Pas de wagon bar, pas de rencontres fortuites dans le train, à peine le temps de jeter un œil à un magazine et d’aller pisser.


Elle est incomparable au roman, quoi qu’on en dise. Elle n’est ni son ombre, ni son ombrelle. Elle est faite pour ceux qui aiment goûter à tous les plats sans se goinfrer, convient aux esprits vifs qui se piquent de curiosité, à ceux qui aiment les choses bien faites, faciles à saisir, sans mode d’emploi, et dont l’usage va les ravir et les saisir tout autant.


À lire une nouvelle, on surprend souvent un personnage comme on dérangerait quelqu’un au milieu d’une sieste : qui est-il ? D’où vient-il ? On l’ignore encore, et peut-être en sera-t-il encore ainsi à la fin du texte. Mais ce qui se sera passé durant cette lecture aura fait battre notre cœur de joie, de terreur, de jubilation, de tristesse.


Aussi, plutôt que de dévorer trop vite un livre au mépris de la plume de l’écrivain (et des longues heures de son existence qu’il aura sacrifiées à l’écriture), penchez-vous donc plus souvent sur un recueil de nouvelles, ce concentré de pures émotions.

Un shoot d’adrénaline, une caresse sur la joue, un sourire à éclore…

O, la bonne nouvelle que voilà !



Sophie LOUBIERE

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